jimmy Admin
Nombre de messages : 390 Age : 45 Localisation : pellevoisin Date d'inscription : 29/12/2007
| Sujet: ARRIVEE DE BB ,UNE BELLE HISTOIRE Mar 6 Déc 2011 - 15:09 | |
| L'adoption d'un bébé perroquet!
Il y a quelques années, j’étais totalement ignorante de ce que signifiait vivre avec un perroquet. J’avais beau en rêver depuis longtemps et le désirer de toutes mes forces, rien ne me préparait à l’aventure hors des sentiers battus qui m’attendait.
Depuis mon enfance, je vis avec de petits psittacidés (perruches, calopsittes), mais le monde des grands perroquets s’est avéré pour moi complètement différent. Je ne dénigre pas par ces propos l’intelligence et la vivacité des plus petits perroquets, bien au contraire. Mais le regard d’un jeune ara qui te scrute et t’analyse, c’est une sensation unique. C’est avoir en face de soi un être doué d’une intelligence particulière et d’une sensibilité hors du commun. Mon histoire d’amour a donc débuté le jour où j’ai adopté Misha, une femelle ara bleu et or de 4 mois.
À partir de cet instant, je ne m’appartenais plus totalement. Mon esprit et mon corps étaient complètement dévoués à ce petit être. Il y avait en permanence un jeune oiseau accroché à moi, ayant le besoin constant d’être sécurisé et aimé.
J’étais devenue son phare, son parent de substitution. Elle comptait sur moi pour combler ses besoins physiques et émotifs.
Le soir venu, je me couchais totalement épuisée, mais comblée. J’avais la chance de travailler à mi-temps. J’étais présente à ses côtés pratiquement à chaque moment de la journée. J’imagine l’enfer que doivent vivre les pauvres perroquets qui se retrouvent seuls 40 heures et parfois davantage par semaine; surtout au moment où ils ne sont que de petits bébés ayant besoin d’être rassurés et aimés.
Il faut réfléchir avant l’adoption d’un oiseau. Choisir des espèces moins sensibles à la solitude.
L’ara n’est pas un bon candidat pour les longues attentes et les moments seuls qui se prolongent. C’est un oiseau qui a un besoin d’une interaction constante avec son groupe, sinon il est sujet à l’anxiété.
Adopter Misha a amené dans ma vie des changements dans ma vie sociale; le repas du soir se déroule en famille (humain/perroquet) et il est pour moi essentiel. C’est un moment privilégié où les interactions entre oiseaux et humains sont à leur meilleur. C’est un instant de grand partage entre deux espèces totalement différentes.
Aussi, je nourrissais à la main ma chérie deux fois par jour. Pas facile de faire comprendre à certains collègues, que je devais aller donner de la pâtée à mon perroquet au lieu de les accompagner au restaurant; que ma puce venait de passer de longues heures seules et que je devais rentrer à la maison pour la retrouver. Je me faisais regarder comme une extra-terrestre et j’avais droit parfois à des commentaires désagréables.
La première année de vie partagée avec Misha fut donc riche en découvertes et apprentissages. J’ai appris à penser perroquet et à le devenir un peu moi-même. Une à une les barrières et les règles érigées dans notre monde humain se sont écroulées faisant place à la libre communication entre nos deux espèces.
J’ai appris à partager tout ce que je mangeais, tout ce que je goûtais. J’en venais à m’interroger si ce que je mangeais était assez santé pour elle. Mes repas étaient planifiés selon les préférences et les besoins de ma jolie demoiselle.
Elle partageait aussi chaque moment de ma vie au quotidien. Je l’installais sur le bac à vaisselle pour qu’elle m’aide. Elle aimait particulièrement lancer les assiettes et les verres (elle s’est assagie depuis, ouf!). Ma Misha est une lanceuse professionnelle dans l’âme! Aujourd'hui âgée de 2 ans, Misha préfère nettement être perchée sur mon épaule et me lisser les cheveux pendant que je lave la vaisselle.
Elle m’aidait aussi à ranger le linge en défaisant joyeusement les piles de serviettes que je pliais. Nous passions aussi de longs moments à nous faire des câlins mutuels en regardant la télé.
Ma maison est aussi devenue une vraie jungle, avec des perchoirs, des cordages et des jouets qui pendent du plafond. Petit à petit, nous avons modifié notre environnement pour qu’il soit adapté à notre chérie et aux autres perroquets qui se sont greffés progressivement au groupe durant les deux dernières années.
À l’âge de 5 mois, j'ai recommencé à nourrir Misha à la seringue, suite à une consultation téléphonique avec Johanne Vaillancourt. Misha avait comme bien des oiseaux élevés à la main été sevrée trop top. Dès l’âge de trois mois, elle avait cessé de recevoir de la pâtée. Selon l’éleveur, elle n’en voulait plus et lui recrachait! Ce qui est étrange, c’est que ma belle a deux ans et demi maintenant et qu’elle reçoit encore avec bonheur sa pâtée chaude chaque jour. C’est un moment de rapprochement et d’intense complicité entre moi et mes oiseaux.
Natacha Larivière,2005, intervenante en comportement, Ara le Sanctuaire | |
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